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SOCIÉTÉ NOUVELLE.

SA NÉCESSITÉ.

XLIV.

Encore un chapitre sur Pascal. Si, un pareil génie a pu se tromper; qui donc oserait persister, dans sa propre erreur, après qu'elle lui est démontrée ?

<«< La guerre intérieure de la raison contre les passions a fait, dit Pascal, que ceux qui ont voulu avoir la paix se sont partagés en deux sectes. Les uns ont voulu renoncer aux passions et devenir dieux, les autres ont voulu renoncer à la raison et devenir bêtes. Mais ils ne l'ont pas pu, ni les uns ni les autres; et la raison demeure toujours qui accuse la bassesse et l'injustice des passions, et trouble le repos de ceux qui s'y abandonnent; et les passions sont toujours vivantes dans ceux mêmes qui veulent y renoncer. »

Que de fautes! Que d'erreurs! Que de logomachies! en peu de lignes.

La guerre intérieure, de la raison contre les passions : constitue l'être moral, l'être intelligent. La raison n'est

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autre que l'intelligence; et, l'intelligence, si elle est réelle et non illusoire, n'est autre que l'être immatériel uni à un organisme, lequel organisme n'est lui-même :* que, l'ensemble des passions. Si, la raison et les passions n'étaient pas en guerre, n'étaient pas en opposition, la liberté ou le choix entre deux tendances serait anéanti; et la paix, dont parle Pascal, ne serait que la mort ou l'automatisme. Quant aux deux sectes en question, ce sont nécessairement deux sectes d'imbéciles car, renoncer aux passions, c'est renoncer à l'humanité; et, renoncer à la raison, c'est en effet devenir bête. Renoncer aux passions, dit Pascal, c'est devenir dieu. Il oublie : que, le Dieu anthropomorphe est passionné par essence; et, que le Dieu sans passions, n'est autre que le néant. La raison réelle, en outre, n'accuse point les passions de bassesse et d'injustice. Les passions dérivent de l'organisme et ne raisonnent pas ; or, il n'y a que ce qui raisonne, qui puisse être accusé de bassesse et d'injustice. La raison réelle sait: que, les passions tendent à l'individualisme, tandis qu'elle tend au socialisme. Elle sait aussi : que, les passions troublent le repos de ceux qui s'y abandonnent. Mais, pour pouvoir les gouverner, il faut le faire au nom de la vérité. Tant que l'ignorance n'est point évanouie; tant que la vérité n'est point connue; il est impossible de dominer les passions que par une passion car, ce qui alors est nommé raison, n'est jamais qu'un sophisme expression d'une passion, couvert d'un masque de raison. En effet, la raison réelle, la vérité, n'existe pas encore socialement.

« Voilà, continue Pascal, ce que peut l'homme par lui-même et par ses propres efforts à l'égard du vrai et du bien. Nous avons une impuissance à prouver invincible à tout le dogmatisme; nous avons une idée de la vérité invincible à tout le pyrrhonisme; nous souhaitons la vérité, et ne trouvons en nous qu'incertitude; nous cherchons le bonheur, et ne trouvons que misère; nous sommes incapables de ne pas souhaiter la vérité et le bonheur, et nous sommes incapables et de certitude et de bonheur : ce désir nous est laissé tant pour nous punir que pour nous faire sentir d'où nous sommes tombés. >>

C'est, comme tout à l'heure un amas d'antithèses et de logomachies, donnant pour résultat un véritable galimatias.

Notre impuissance à prouver est relative à l'ignorance. Cette ignorance n'est invincible: que, pour un dogmatisme anthropomorphique ou panthéistique. Nous avons une idée de vérité, parce que le raisonnement, essence de l'homme, a pour résultat nécessaire: des conclusions prises pour vérités, ne fût-ce même qu'en disant je ne sais pas, seule vérité possible pour toute l'époque d'ignorance. Nous souhaitons la vérité, parce que telle est notre essence; et nous ne devons trouver qu'incertitude tant que l'ignorance n'est point évanouie. Quant au bonheur, il consiste dans la connais sance et la pratique de la vérité. La première partie est possédée par l'anéantissement de l'ignorance; et, la seconde dépend alors de la liberté. Souffrir, quand on a manqué à la vérité, fait même alors partie du bonheur car, l'expiation est dans les conditions de justice et de vérité. Et, tout ce qui est souffrant appartient nécessairement à l'expiation: sous peine de non-existence de vérité. Quant à être incapable de certitude et de bonheur, c'est tout uniment: l'affirmation

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d'un ignorant vaniteux. Le reste de cet alinéa, appartient au galimatias anthropomorphiste.

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« Si l'homme, continue Pascal, n'est fait pour Dieu, pourquoi n'est-il heureux qu'en Dieu? Si l'homme est fait pour Dieu, pourquoi est-il si contraire à Dieu? »

-Le Dieu anthropomorphe est le Dieu des dupes ou des fripons. Le Dieu réel, c'est le Dieu de Fénelon, l'éternelle raison, l'éternelle vérité. De plus : l'homme, ou plutôt le principe immatériel de l'homme, n'est pas fait, il est éternel; sinon, il ne serait homme ou libre qu'en apparence; il serait machine. Dès lors, il fallait dire L'homme existe par et pour la vérité, et n'est heureux qu'au sein de la vérité. Si l'homme est contraire à la vérité, c'est uniquement pendant l'ignorance, ayant sa source: dans la nécessité de l'expiation.

Les ouvrages de Pascal sont une continuelle proclamation de l'ignorance sociale. Si, un pareil génie n'avait point, par préjugé, cru cette ignorance invincible, personne n'eût été plus que lui, capable de la dissiper.

« Il n'y a, dit-il, qu'un point indivisible qui soit le véritable lieu de voir les tableaux; les autres sont trop près, trop loin, trop haut, trop bas. La perspective l'assigne dans l'art de la peinture; mais dans la vérité et dans la morale qui l'indiquera? »

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Qui? Peu importe. L'essentiel est de savoir où il est. Il se trouve au sein de la démonstration de l'immatérialité, de l'éternité de l'âme; démonstration anéantissant et panthéisme; et anthropomorphisme.

Opinion et ignorance sont une seule et même chose;

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