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DU MÊME AUTEUR

3 50

Le Pragmatisme, avec une introduction de M. Bergson (5 mille). Un vol. in-18. . Philosophie de l'expérience (8 mille). Un vol. in-18. 3 50

WILLIAM JAMES

=

DE L'INSTITUT

La volonté
de croire

TRADUIT PAR

LOYS MOULIN

R

PARIS

ERNEST FLAMMARION, ÉDITEUR

26, RUE RACINE, 26

1916

Tous droits de traduction, d'adaptation et de reproduction réservés

pour tous les pays

vignaces

B

945

J23


Droits de traduction et de reproduction réservés

pour tous les pays.

Copyright 1916,

by ERNEST FLAMMARION.

727-322W

PRÉFACE DU TRADUCTEUR

<< L'humanisme, dit un disciple de William James1, consiste à apercevoir que le problème philosophique concerne des êtres humains, luttant pour comprendre un monde d'expérience humaine par les ressources de l'esprit humain... Il demande à la philosophie de prendre pour prémisses la nature intégrale de l'homme, et pour conclusion sa satisfaction complète, d'écarter les abstractions qui l'éloignent des vrais problèmes de la vie....; d'embrasser toute la richesse des intelligences individuelles au lieu de les réduire à un seul type immuable, toute la richesse psychologique de l'esprit humain et la complexité de ses intérêts, de ses émotions, de ses volitions, de ses aspirations, alors même que cette méthode substituerait une complexité concrète à la simplicité de l'abstraction. >>

Il semble que cette définition de l'humanisme traduise assez fidèlement la pensée générale de William James. Elle s'élève tout d'abord contre cette opinion trop répandue qui consiste à attribuer à la connaissance. abstraite, à la spéculation pure, une valeur intriasèque, comme si celle-ci pouvait subsister par ellemême, comme si elle pouvait être détachée de l'action

1. SCHILLER. Studies in humanism, p. 12 (Macmillan, Londres).

<qui constitue notre raison de vivre 1. Et, d'autre part, cette action elle-même n'est rendue féconde que par la coopération de toutes les forces de notre moi pour comprendre la vie présente dans son mouvement incessant et pour organiser l'expérience, l'homme doit faire appel à tous les éléments constitutifs de sa nature psychologique, à ses souvenirs passés comme à tout le cortège des sentiments, des impressions, des sensations, qui le mettent en contact avec le monde extérieur.

Mais il y a, en outre, au fond de chacun de nous tout un groupe d'impulsions obscures, d'aspirations secrètes, de désirs inquiets, dont il faut tenir compte parce qu'ils représentent également des instruments de connaissance et d'action; et peut-être même ces états de conscience possèdent-ils une valeur particulière précisément parce qu'ils nous permettent de dépasser la minute présente et de donner une direction générale à nos efforts. Cette préoccupation de l'avenir, ce besoin de substituer aux images mortes du passé la recherche d'un infini vivant, de donner à nos pressentiments la solidité de la certitude, de défendre les raisons du cœur même contre les raisons de la raison, caractérise les dix essais que nous publions ici. Le problème religieux y occupe une place prépondérante; lui-même est strictement associé à la question morale et à la question du libre arbitre.

Ce sont là, dira-t-on, des controverses anciennes et sur lesquelles les philosophes pensent avoir échangé tous les arguments imaginables. Cependant, aucune d'elles n'a été définitivement résolue : « il ne saurait exister de vérité finale aussi bien dans le domaine moral que dans le domaine physique, tant que le dernier homme n'aura point déroulé le fil de son expérience, tant qu'il n'aura pas dit son dernier

1. « L'orientation de notre conscience vers l'action paraît être la loi fondamentale de notre vie psychologique.» (BERGSON, Matière et Mémoire, p. 197.)

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